Google – l’utilisateur au coeur de l’écosystème de l’innovation

Google – l’utilisateur au coeur de l’écosystème de l’innovation

Comment Google parvient-il à générer un bénéfice de 8,5 milliards de $ en 2010, en offrant des services gratuits ?
Quelle culture managériale fait de Google une entreprise novatrice qui cultive sa différence ?
Autour de quels produits Google doit-il se recentrer et pourquoi ?

Jean-Marc Tassetto, DG Google France invité par l’INSEAD, présente les spécificités de Google : l’entreprise met l’utilisateur au centre de ses préoccupations ! « Users first, brand second » – Fred Wilson

Product Managers vous résume en quelques points les spécificités managériales qui font le succès de Google.Fondé en 1998, Google réalise un chiffre d’affaires de 29,3 milliards de $ en 2010 et emploie 25000 personnes dont 14000 ingénieurs.

« Rechercher l’intérêt de l’utilisateur et le reste suivra » telle est la philosophie impulsée par Éric Schmitt, président exécutif de Google et reprise par Larry Page, cofondateur et actuel PDG de Google.

Utilisateurs et fonctionnalités sont au centre des préoccupations des 14000 ingénieurs : c’est la spécificité Google.

Les ingénieurs concentrent leurs efforts sur le confort d’utilisation des internautes : simplicité et rapidité, avant même de répondre à des objectifs internes ou exigences de résultats de la société.

Le métier de Google : construire des plateformes

Chaque produit développé répond à des besoins utilisateurs. Les comportements des internautes évoluent et stimulent l’arrivée de nouveaux services.

  • Trouver de l’information sur le web – C’est le cœur de métier de Google, avec des objectifs de pertinence, exhaustivité, vitesse et résultats à jour.
  • Communiquer et collaborer en ligne – Gmail, Google Calendar, Google Docs….
    Avec 20% des requêtes liées à des recherches de proximité, sont apparus les services liés à la géolocalisation : Google Earth, Google Maps…
  • Produire et diffuser des contenus auprès de ses amis, lecteurs ou fans : Blogger, You Tube, Google+…
  • Accès au web quelque soit le terminal : Chrome, Android, Google TV…

Étendre les limites du web dans l’intérêt de l’utilisateur.
Chrome met en avant sa rapidité dans l’affichage des réponses et sa pertinence dans les résultats. Le nouvel algorithme Panda de Google améliore la pertinence des résultats en pénalisant les sites dupliquant du contenu et sans valeur ajoutée (12% des requêtes impactées).

Libérer les énergies pour innover et créer !

« It’s easier to ask for forgiveness than it is to get permission » (attributed to Grace Hopper-Informaticienne, créatrice des langages Cobol et Fortran)
Dire « OUI » crée une empathie générale favorable à l’innovation. Il est malheureusement plus facile de dire non, d’avancer milles raisons de ne pas faire. Et c’est souvent le cas dans certaines grosses entreprises, avec une hiérarchie cloisonnée.

Chez Google, un environnement managérial, créé comme un écosystème global permet de libérer les énergies et favorise la création :
– 80% du travail des ingénieurs est imposé par la direction,
20% est consacré à des projets personnels, autonomes sans restriction notable.
Le travail représente un véritable défi !

Il en résulte que :
– 70% des produits sont des produits corporate
– 20% sont des produits émergents
– 10% sont projets qui n’ont pas de limite

« Google Art Project » est né de la passion d’un des ingénieurs pour les musées. Grâce à la technologie « Street View », ce site permet de visiter 17 musées dans 9 pays de monde et d’en visualiser les œuvres.

Un équilibre entre utilisateurs et annonceurs

Les revenus de Google proviennent des publicités placées sur les moteurs de recherche (Adwords) et sur les sites web (Adsense).

Sur les pages de résultats de Google, les publicités sont toujours clairement identifiées comme « liens commerciaux » (11 résultats maximum) :
– 3 résultats au maximum, en haut de page
– 8 résultats au maximum, dans la colonne de droite.
L’annonceur ne paye que lorsque l’utilisateur clique sur le lien (Pay-per-click).
Pas de publicités sous forme de fenêtres pop-up, gênantes pour l’utilisateur.

L’ordre d’affichage des liens commerciaux est lié à la pertinence par rapport à la requête :
Niveau qualité x coût/clic = classement de l’annonce

Une démarche synergique et ouverte de l’innovation

  • Chez Google, les idées proviennent de partout et sont partagées !
    La hiérarchie y est légère et peu contraignante et cela change tout : 8 niveaux seulement entre le PDG et le salarié nouvellement embauché.
    Plus compliquée à gérer au quotidien, cette organisation favorise l’émergence d’idées nouvelles. Elle convient particulièrement à la génération Y, génération de l’engagement mais aussi de l’horizontalité.
  • Les contraintes rendent créatifs.
    Ex : pendant la révolution en Égypte, Internet a été coupé ; les ingénieurs de Google ont développé en 1 journée une plateforme via le réseau téléphonique pour délivrer les messages des internautes.
  • Tout doit être mesurable. C’est la culture US
  • L’innovation, c’est accepter la non-perfection instantanée :
    avantage de la culture du versionning avec des produits lancés en version alpha et bêta, proposés aux internautes pour amélioration.
  • Travailler sur des projets qui comptent.
  • Enfin suivre ses rêves !
    Il faut toujours avoir un « Big Bet », un Grand Pari c’est-à-dire un projet courageux et visionnaire (ex : une voiture au pilotage automatique pour un monde sans accident)
Par son système managérial dynamique, ouvert et stimulant, Google s’appuie sur ses expériences pour toujours relever encore plus de défis.
Et c’est toujours en pensant au confort de l’utilisateur que les ingénieurs de Google, non formatés, développent de nouvelles plateformes et services.

V. Devienne

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