Histoire d’une croissance réussie

Histoire d’une croissance réussie

Thibaut BechetoilleThibaut Bechetoille a plus de 20 ans d’expérience dans le management d’entreprises de haute technologie, aux Etats-Unis et en Europe.

Avant de devenir le CEO de QOSMOS (Technologie d’Intelligence Réseau), Thibaut avait fondé MAIAAH ! (opérateur de services dans les Télécoms), revendue à Easynet en 2002.

Quels sont les facteurs clés de succès d’une start-up ?

Je vois plusieurs points majeurs :

  1.  La nécessité d’avoir une réflexion stratégique forte, évolutive.
    Qosmos, c’est d’abord une réflexion stratégique sur les atouts de la société et les segments de marché, porteurs pour la société. Cette stratégie est supportée par une vraie méthodologie  et fait l’objet d’un processus itératif d’aller-retour avec le terrain.
  2. Un bon équilibre entre process et réactivité, agilité.
    Cet exercice, qui peut paraître schizophrène, est nécessaire.
  3. Un fonctionnement de la structure  aussi horizontal que possible.
    Deux exemples chez Qosmos:

    • la structure commerciale comprend 3 patrons de régions (US – Europe – Asie). La Direction Générale reste ainsi plus proche du terrain.
    • Des réunions sales/pre-sales sont organisées chaque semaine, avec de nombreux participants. Cela permet à toute la société d’être au courant lorsqu’un problème survient chez un client. Ainsi l’entreprise se mobilise dans des délais très courts.
  4. Une  communication interne  fréquente et transparente
    Chez Qosmos, un point de situation est réalisé 3 fois par semestre. Des déjeuners  sont organisés régulièrement pour faire part des nouveaux projets, pour annoncer les bonnes et les mauvaises nouvelles.
  5. Une réflexion constante.
    Chez Qosmos, nous sommes paranoïaques et c’est une force ! Nous réfléchissons constamment à tout ce qui pourrait prendre la société à revers.

 Comment construire une équipe gagnante ?

Impliquer très tôt des professionnels de la RH et investir sur cette fonction. La RH va participer à la vie de l’entreprise à différents niveaux :

  • Evaluer les personnes, les coacher.
  • Recruter des collaborateurs de haut niveau, via un chasseur de tête éventuellement.
    Un des points forts de Qosmos est d’avoir tout de suite monté une équipe qui tient la route. Aujourd’hui Qosmos c’est 50 personnes dont une bonne partie de seniors. Cela génère un  » burn rate » élevé (consommation de cash) , mais justifié.  Ce sont ces fondations solides qui permettent de créer une société à forte croissance prête à affronter la concurrence mondiale.

Ensuite, animer cette équipe : 2 fois par trimestre, nous faisons  une revue stratégique de 2h qui permet de remonter et d’intégrer les feedbacks terrain, dans notre stratégie.

L’équipe c’est aussi intégrer des externes sur des problématiques telles que la Communication, le Business Development, le Marketing etc. L’entreprise doit se positionner  au centre d’un écosystème, avec, non pas 50 personnes qui parlent de Qosmos, mais des centaines.

Et les relations avec les investisseurs ?

Les relations avec les investisseurs peuvent être excellentes !
Pour cela, il est impératif d’établir la confiance et de rester extrêmement transparent :

  • transmettre les mauvaises nouvelles aussi bien que les bonnes,
  • impliquer les investisseurs dans ses réflexions,
  • bien comprendre leur rôle et les domaines sur lesquels ils peuvent nous apporter une valeur ajoutée..

Pour Qosmos, la confiance avec les investisseurs s’est installée, année après année, grâce aux objectifs chiffrés atteints. Il n’existe qu’un seul budget chez Qosmos, avec des objectifs alignés pour l’ensemble des parties prenantes : les investisseurs, les équipes commerciales et les salariés (Plan Epargne Entreprise)

Quelle est votre opinion concernant les aides de l’Etat ? Quel effort faut-il y consacrer ?

L’Etat fait beaucoup pour les PME. Il y a eu beaucoup de progrès ces 10 dernières années.
Qosmos utilise essentiellement les aides OSEO, le CIR et UBIFRANCE. Malgré une forte culture anglo-saxonne, assez étrangère à ce mode de fonctionnement, je pense qu’en France, il est indispensable de les intégrer à sa stratégie.

Pour conclure – Quand vous pensez « entreprendre », quels sont les points organisationnels qui vous viennent à l’esprit ?

Trois idées majeures :

  • Entreprendre, c’est avoir une fantastique capacité d’adaptation à l’environnement. Réagir en fonction de ce que l’on voit. Chaque situation observée peut être une opportunité de business.
  • Le bon entrepreneur, c’est celui qui sait faire partie de réseaux, qui sait se faire accompagner, qui sait accueillir les idées des autres.
  • Une organisation à plat, très proche du terrain et des équipes motivées. C’est ça qui amène la réactivité, l’agilité.

J’ajouterais qu’il faut être vigilant sur les recrutements, éviter ceux qui arrivent avec des idées préconçues. C’est dangereux !
Et aussi, que l’ensemble de l’équipe doit être associée à la réussite de l ‘entreprise. Dès que la société est positive, mettre en place un Plan d’Epargne Entreprise. Instituer des BSPCE pour tous.

Et si des difficultés se font jour …

 Si la boîte va mal, alors, penser immédiatement réflexion stratégique et augmenter la communication interne avec toujours et encore plus de transparence.

www.qosmos.com

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